Kenza Farah: «J’ai lu que j’étais morte»La star du rap sort un deuxième album, «Avec le coeur», et évoque les rumeurs qui ont suivi son accident.
Kenza Farah (22 ans) était l’invitée de 20 minutes dans «Les patriotes», jeudi entre 12 h et 14 h sur Rouge FMLe nouvel album de Kenza Farah est déjà Disque d’or en France.
– Vous venez de sortir votre deuxième album, intitulé «Avec le coeur». Il arrive après «Authentik», en 2007, qui avait cartonné. Etes-vous contente des premiers chiffres
de vente de ce nouveau CD?
– Oui, j’ai été agréablement
surprise par l’accueil très positif du public. Notre envie était
d’offrir un album complet, éclectique et avec du sens. Je suis heureuse
que les gens aient suivi.
– Dans votre chanson «Je me bats» en
2007, vous disiez: «J’ai trimé dans la musique depuis toute petite.
Honnêtement je n’ai jamais fait ça pour le fric.» Quel est aujourd’hui
votre rapport à l’argent?– C’est toujours le cas, je fais de
la musique par passion avant tout. Alors oui, je gagne un peu d’argent,
mais je suis restée quelqu’un à qui on a appris la valeur des choses.
C’est vrai que l’argent me permet de faire des cadeaux à mes proches et
ça fait toujours plaisir. Mais je ne changerais pas ma vie pour lui.
Aujourd’hui, ce qui a changé, c’est que je ne vais plus à l’école, mais
ce n’est pas en raison de mes gains, mais parce que je consacre tout à
la musique.
– Dans la chanson qui fait le titre de votre
nouvel album, «Avec le coeur», vous chantez: «J’ai grandi dans le
ghetto ou la misère est si présente qu’elle nous colle à la peau. J’ai
grandi dans le ghetto et entre deux batiments je chante pour me tenir
chaud.» N’avez-vous pas peur, avec la vague du succès, d’oublier d’où
vous venez?– Non, pas du tout. J’ai les mêmes relations avec
ma famille, mes amis. J’habite toujours à Marseille et j’ai toujours ce
rapport direct avec les gens. Je me sers de ma notoriété pour aller
plus encore à la rencontre de mon public. Je me sers de mon statut pour
parler des rêves des jeunes et leur dire qu’il est essentiel qu’ils se
battent pour tenter de les réaliser.
– Vous êtes née en
Algérie et avez été élevée dans une famille d’origine kabyle des
quartiers nord de Marseille. Vous êtes de religion musulmane, mais
allez-vous célébrer d’une façon ou d’une autre la fête de Noël?D’une certaine façon, je la célèbre en me réjouissant de voir le
sourire des gens et les décorations dans les rues. C’est un moment
jovial que j’apprécie beaucoup, même si je ne le fête pas.
–Le 12 octobre, on apprend que vous êtes percutée par une voiture à la
sortie d’un studio d’enregistrement. Vous êtes hospitalisée en
réanimation. Puis on annonce que vous êtes hors de danger. Mais le
magazine «Voici» a mis en doute la réalité de cet accident, prétendant
que c’était un coup de pub. Alors que s’est-il réellement passé?–
J’ai eu réellement un accident, je me suis fait renverser par une
voiture, mais je n’ai pas été conduite en réanimation. Ça, c’était une
intox. Peu après être sortie de l’hôpital, j’ai appris l’effet boule de
neige que cette nouvelle avait provoqué dans les médias. Ils ont grossi
les faits. J’ai même lu que j’étais morte! Du coup Voici a dû être déçu
quand ils ont vu que j’allais bien et c’est pour ça qu’ils ont voulu
faire cet autre «scoop», selon lequel j’avais inventé l’accident.
J’aurais préféré qu’ils aient un peu plus d’esprit critique et qu’ils
ne croient pas aux rumeurs.
– Ce deuxième album devrait être suivi d’une tournée. Passera-t-elle par la Suisse? –
Oui, on doit partir en tournée dès le mois de février 2009, avec une
grosse date en mai au Zénith de Paris. J’espère qu’on s’arrêtera aussi
en Suisse, ça me plairait bien.
– Avec une chanteuse comme Sheryfa Luna, y a-t-il une amitié ou une concurrence? –
Je ne la connais pas spécialement. Au niveau musical, je ne pense pas
qu’on soit concurrentes, parce que, selon moi, on ne fait pas le même
genre de musique. Je respecte son travail, mais je trouve que nos
musiques sont à l’opposé.
– Sheryfa est déjà maman. Est-ce que vous rêvez vous aussi à le devenir un jour? –
Pour l’instant, je suis dans ma musique. J’ai 22 ans, donc j’ai encore
le temps d’y penser. Cela dit, j’espère me marier un jour et avoir des
enfants.
– Et qu’allez-vous faire juste après cette interview? –
Comme je fais beaucoup d’allers et retours en ce moment, ma mère a
profité de mon retour à Marseille pour me saisir par le col et me
prendre un rendez-vous chez le dentiste!