La star marseillaise, découverte grâce à "Autenthik", sort un 2e album en octobre prochain.
Elles sont sagement alignées. Petites filles, robes fleuries, un papier à la main. Une page de cahier qu'elles tiennent fermement dans le doux vent du matin, en attendant un autographe de Kenza Farah. À quelques mètres, la jolie brunette peaufine sa chorégraphie.
Au pied du bâtiment A de la cité Consolat, à Marseille, Kenza tourne une partie du clip de son prochain single Au coeur de la rue. Un titre relativement plus hip hop pour la princesse du R'n'B, qui fait mouche, et que les gamins suivant le tournage sifflotent tous en boucle.
Pendant deux jours, en fin de semaine, de la Savine à la Solidarité, de la rue d'Aubagne à Belsunce, l'équipe emmenée par le réalisateur parisien Julien Trousselier a sillonné Marseille. Pour y dénicher "de vrais visages", comme autant de facettes, la ville. Ici des gamines qui jouent à la marelle, là des petits gars qui tapent le ballon. Tous font écho au texte de la chanteuse. La rue dont chaque centimètre, est à ses yeux, "notre terrain de jeu".
Adossée à un graff rose, violet et jaune (un vaste "Kenza Farah"), et sous l'ombre improvisée par des branches d'acacia plantées dans des perches métalliques, Kenza poursuit sa chorégraphie. Planté derrière son petit moniteur de 20 cm de large le réalisateur l'incite. "De trois-quart, avance de l'autre côté…"
La demoiselle qui a fêté ses 22 ans il y a quelques jours s'exécute. Oscille face à la caméra, qui va et vient sur ses rails. La scène se répète plusieurs fois. Une dame sort du bâtiment avec son cabas et passe derrière Kenza. La star d'abord surprise continue.
Entre deux prises, une jeune femme se précipite et retouche le maquillage de la chanteuse. Tandis qu'on évente sa chevelure… Et c'est reparti pour un tour. Mais, à chaque fois que la bande-son s'arrête, la ribambelle de petites filles pas lassée pour un brin, se lève et applaudit.
"La réalité, meilleure que le rêve !"
Ce succès, cette reconnaissance Kenza Farah, dit "ne toujours pas en revenir". Si elle confesse avoir "rêvé tout ça dans sa chambre, sans jamais oser le dire tout haut", elle goûte aujourd'hui une réalité "encore meilleure que le rêve !"
Après deux jours de tournage à Marseille, la brunette est un rien fatiguée (même si elle n'en dit rien). Mais exaltée, surtout, de l'accueil reçu à Marseille. "Tourner ailleurs le clip de cette chanson (Au coeur de la rue, ndlr) aurait été illogique par rapport à son message. Elle parle de diversité et des acteurs de la rue. Ici on peut filmer des gens de cultures, de religions et d'horizons différents. C'est ce qu'on voulait. Et puis, il y a la chaleur de Marseille… "
Ce titre - un tube en puissance qui reste bien dans l'oreille- préfigure un album qui lorgne plus franchement vers le hip hop. Un changement de cap ? "Pour le premier album, je n'ai pas eu une production qui m'incitait à ça. Là, la palette sera un peu différente: plus éclectique dans les textes comme les musiques." Pour ce deuxième disque, attendu à la mi-octobre, la chanteuse a déjà mis en boite une dizaine de titres sur les 16 ou 17 chansons qu'il devrait compter.
"On a travaillé à Paris. On va faire le reste à Toulouse en août. Cela nous permettra de peaufiner ce qu'on veut et de prendre du recul sur les titres."Après le succès de son premier album Authentik (200 000 exemplaires écoulés), Kenza se garde bien d'avoir la grosse tête : "J'ai toujours les mêmes amis, les mêmes habitudes. Je suis bien entourée. Et puis, on ne peut pas oublier 20 ans d'éducation donnée par les parents en un an d'exposition."
Et la pression ? "On l'a toujours quand on fait quelque chose qu'on livre au public", glisse la miss, du haut de ses 22 ans. Le meilleur antidote au stress : ses passages éclair à la maison. "J'en fais des allers-retours entre Paris et Marseille ! Je viens profiter de ma famille. Je sors avec mes frères et soeurs, je rassure mes parents, je discute avec ma mère…"
Cet après-midi là, justement, Kenza reçoit un texto. Elle sourit. "C'est ma soeur, elle me dit que maman m'a fait des crêpes." Elle file. Elle a bien raison.